Résultats de l'enquête 2024 sur la réutilisation des données de la BnF
Cette page présente les premiers résultats de l'enquête sur la réutilisation des données des catalogues de la BnF, diffusée au printemps 2024.
Les contenus seront enrichis progressivement au fil des analyses.
Un document complet sera téléchargeable au format pdf lorsque la phase d'exploitation des résultats sera achevée.
Contexte de l'enquête
La Bibliothèque nationale de France travaille à transformer ses données, plus particulièrement depuis le lancement, en 2015, du programme national Transition bibliographique visant à améliorer la structuration et l'exposition des données des bibliothèques. À partir de 2026, elle produira des notices d'entités conformes au modèle IFLA-LRM et au code de catalogage RDA-FR, en remplacement des traditionnelles notices d'autorité et bibliographiques.
Afin de répondre aux besoins de ses usagers, la BnF s'est engagée à maintenir son offre de données existante aussi longtemps que nécessaire. Elle souhaite en parallèle mettre à profit la restructuration de ses données pour enrichir son offre de services, en particulier pour proposer des données LRMisées.
Un point d'étape sur la politique de diffusion des données de la BnF après 2026 avait été présenté lors de la journée professionnelle "Métadonnées en bibliothèque" le 1er décembre 2023 (voir ou revoir la communication).
C'est dans ce cadre que cette enquête a été lancée, fin mars 2024, dans l'objectif de mieux connaître les pratiques, les attentes et les projets des réutilisateurs des données des catalogues.
Le questionnaire a reçu 258 réponses complètes, qui constituent la base des analyses suivantes.
Pour l'instant les quelques cas de réponses émanant d'une même structure n'ont pas été dédoublonnés, nécessitant un examen plus approfondi.
Les grandes catégories de répondants
On distingue quatre grandes catégories de répondants :
A) Les bibliothèques, centres de documentation et structures assimilées (représentant 68% des réponses) ;
B) Les éditeurs de systèmes de gestion de bibliothèques (SGB) et fournisseurs de services associés (7%) ;
C) L'interprofession du livre (3%) ;
D) D'autres types de répondants, regroupés dans une catégorie "Autre type d'utilisateur" (22%), dont les différents usages sont représentés plus bas.
Bibliothèques et structures assimilées
Une grande variété d'établissements documentaires a complété le questionnaire. En analysant plus précisément les réponses il a été possible de dégager plusieurs sous-catégories de bibliothèques : bibliothèques de lecture publique (56% des réponses), bibliothèques spécialisées (18%), bibliothèques universitaires (6%), CDI – centres de documentation et d’information des collèges et lycées – (7%), et d’autres structures gérant des collections (bibliothèques d'institution étrangère, d'archives, de musée, d'association, d'entreprise).
Seules trois réponses n’ont pas permis de se lier à l’une de ces sous-catégories.
On notera que dans ces établissements documentaires, le questionnaire a été complété en majorité par des personnes chargées de gestion et/ou de signalement des collections (54%), par des administrateur·trice·s de SGB (24%), par des personnels de direction (13%) ou par des responsables d'informatique documentaire (9%).
Éditeurs de SGB
Dans les résultats de cette enquête, 26 éditeurs de SGB sont représentés, dont 13 ont répondu directement et 13 ont été cités par des utilisateurs ; ils correspondent à 99% des parts de marché en 2023 (source : Enquête Tosca 2024).
Il est à noter que le Réseau Canopé, cité par des répondants, équipe de nombreuses structures de l'Éducation nationale (CDI, etc.) et qu'il occupe à ce titre une place importante des parts de marché. Si l'on retire cette entité des résultats, ce sont 89% des parts de marché en 2023 qui sont représentées, et 68% par les réponses directes d'éditeurs eux-mêmes.
Interprofession du livre
Cette catégorie regroupe des librairies ainsi que des acteurs de la chaîne du livre et/ou de la lecture publique.
Bien que peu nombreuses, ces réponses sont à mettre en regard du rôle central de certaines de ces structures dans l'écosystème des données.
NB : Ces trois premières catégories (bibliothèques, éditeurs et interprofession) pourront parfois être envisagées comme une seule, afin d’envisager de façon plus globale les usages spécifiques du « monde du livre » qu’elles recouvrent.
Autres types d'utilisateurs
Dans la dernière catégorie, "Autres types d'utilisateurs" (22%), on aura rassemblé les réponses émanant de personnes physiques ou d'associations, en distinguant trois grands types d'usage des données et services de la BnF : un usage personnel (48%), un usage professionnel (22%), et un usage professionnel de recherche (30%). Cette typologie d'usages, nécessairement différents dans leurs objectifs et leurs attentes, pourra ainsi être mise en valeur pour certains points d'analyse.
Utilisation actuelle des services et données de la BnF
Formats dans lesquels les données sont récupérées
Pour mieux connaître les usages actuels, le questionnaire comportait une question obligatoire sur le(s) format(s) dans le(s)quel(s) les données de la BnF étaient récupérées.
Compte tenu de la possibilité pour le public non expert (utilisateurs du Catalogue général par exemple) de répondre au questionnaire, un choix « Je ne sais pas » a été ajouté. Il représente, sans surprise, une part non négligeable (19%) des réponses toutes catégories confondues.
La part des « Je ne sais pas » diminue à 6% lorsque l'on examine uniquement les réponses du « monde du livre ». La prédominance de l'UNIMARC, format d'échange international, attendue au sein d'une enquête touchant de nombreuses bibliothèques de tous horizons, est confirmée avec 90% de réutilisateurs.
Services de récupération utilisés
Une question sur le(s) service(s) de récupération utilisé(s) permettait de choisir dans une liste de services non fermée, avec la possibilité de choisir une réponse « Autre / ne sait pas » en cas de besoin.
Ici, une analyse par catégorie s’avère cruciale : si le protocole Z39.50 apparaît en tête des services utilisés toutes catégories confondues, c’est en grande partie en raison de sa prédominance dans le monde des bibliothèques (53% des répondants déclarent l’utiliser). Cela démontre, si besoin était, la durabilité des usages de ce protocole qui date des années 1980 mais continue d’être une brique essentielle de la récupération de notices en bibliothèque, et ce malgré le développement de technologies plus modernes, permettant des interrogations plus fines, comme le service SRU (largement présent également dans les réponses des bibliothèques avec 27% des réponses). Le transfert de notice en ligne depuis le Catalogue général, héritier de l’ancien système des « paniers » auxquels de nombreux réutilisateurs étaient auparavant abonnés, reste également une méthode très utilisée (45% des réponses).
Pour les éditeurs de SGB et l’interprofession du livre, le Z39.50 reste souvent cité mais est toutefois supplanté par le SRU (pour respectivement 74% et 63% des répondants) ; ce sont aussi les deux catégories qui recourent le plus aux produits bibliographiques (qu’ils soient disponibles librement en téléchargement, ou conçus et livrés spécifiquement pour l’utilisateur, sur prestation et/ou abonnement).
Quant aux autres usagers, ils sont nombreux à ne pas savoir précisément quels services ils utilisent – ou à n’avoir pas répondu à la question. Cependant, l’export de notices depuis le Catalogue général est largement cité (34%) ; ce service, directement intégré à l’interface et destiné à tous les publics, trouve ainsi une place attendue dans cette catégorie d'utilisateurs.
À noter, les produits bibliographiques (notamment librement téléchargeables sur api.bnf.fr) ainsi que le SRU sont également représentés dans ces usages de façon non négligeable, pour respectivement 20% et 9% des répondants, sans qu’il y ait une prédominance saillante pour les seuls professionnels (de recherche ou non).
NB : le choix « Autres méthodes » correspond à plusieurs réalités : d’autres pratiques BnF (par exemple : requêtes SPARQL sur data.bnf.fr), d’autres outils intégrés de récupération (qui s’appuient sans doute sur le SRU ou le Z39.50), ainsi que quelques procédés moins experts (impression, copier-coller, etc.).
Fréquence, ancienneté et maîtrise des usages
Les répondants étaient invités à estimer leurs usages de ces services de récupération de données à travers trois axes, et trois questions : à quelle fréquence ils y ont recours, depuis combien de temps, et avec quel niveau de maîtrise.
Il apparaît que les services de la BnF sont majoritairement utilisés entre plusieurs fois par mois et plusieurs fois par an (c’est le cas pour 100% des éditeurs de SGB et de l’interprofession du livre, 92% des bibliothèques, et 84% des autres usagers).
Les usages sont bien ancrés dans le temps : dans le monde du livre, 85% des répondants récupèrent les données de la BnF depuis plus de 5 à 10 ans. Les autres usagers sont plus nombreux à ne connaître ces services que depuis moins d’un an (27%), mais ils restent plus de la moitié (52%) à les utiliser depuis plus de 5 à 10 ans.
Enfin, lorsqu’il s’agit d’évaluer leur propre maîtrise de ces outils, on notera que seuls 17% des bibliothécaires (et assimilés) s’estiment experts, contre 50% des éditeurs de SGB et 38% de l’interprofession du livre.
À suivre...
Cette page présente les premiers résultats de l'enquête sur la réutilisation des données des catalogues de la BnF, diffusée au printemps 2024.
Les contenus seront enrichis progressivement au fil de l'analyse.
Un document complet sera téléchargeable au format pdf lorsque la phase d'exploitation des résultats sera achevée.